Parce que.ici. chaque enfant
          continue de danser
   sous les étoiles.



Parce que. ici.
Les corps qui ont connu trop jeunes des traumatismes impossibles à partager continuent-ils de grandir? Ou même d’exister? Est-ce encore possible pour eux, de s’enraciner dans ces lieux de transition?

Parce que. Ici. c’est le lieu où chaque enfant en danger est recueilli pour être nourri, logé, éduqué. Mais également entendu, soigné, respecté. C’est le lieu où la vie est ce qu’elle devrait être ailleurs. 
Parce que là-bas n’existe plus, il reste ici, ce lieu qui fixe, qui accompagne, qui écoute, qui accepte l’autre, et son altérité.

Parce que. Ici. c’est le lieu qui porte chaque histoire de reconstruction de celles et ceux qui n’auraient pas dû se retrouver là. De toutes celles et ceux qui auraient dû grandir dans une famille ordinaire, avec des parents ordinaires, de l’amour sans condition, un toit, des liens, une projection, un avenir. Qui ont perdu les mots pour le dire. Mais qui continuent pourtant de danser face aux étoiles.

Dispositif d’art en commun
(travail en cours)
avec les enfants et adolescents accueillis en MECS/DITEP (32)

Objectif:  Interroger grâce à un dispositif d’art en commun la place juste de chaque enfant dans leur lieu de vie à la fois transitoire et protecteur.

Textes / Photographies / Vidéos / Dessins

Projet soutenu par:
Centre d’art et de photographie de Lectoure
Fondations de France
DRAC Occitanie
ARS Occitanie
Réseau diagonal

Exposition à venir en 2025




Entre deux séjours au centre, je laissais les enfants continuer à attraper des bribes d’un quotidien qui leur appartenait. Très autonomes avec les boitiers argentiques, ils stockaient les pellicules en attendant mon retour. Un dialogue ouvert, spontané s’est ainsi installé entre nous durant toute cette année. Parce que les saisons passent, le temps s’échappe et les enfants grandissent.
@lesEnfantsduSarthé - Tirages argentiques
J’avais rencontré J. deux ans auparavant, dans les prémices de ce projet. Au détour d’une conversation, alors que l’on marchait vers la carrière tout en discutant de tout et de rien, je lui avais demandé si il se souvenait de son premier anniversaire au centre. Dans l’instant, sa voix s’était figée.

Je me souviens oui, mais je ne te raconterai pas, c’est intime et  je ne te connais pas.

Deux années sont passées, je suis revenue sans avoir oublié un seul mot de cet échange-là. J. était toujours au centre, toujours fuyant, mais je connaissais les racines de ces hésitations. Je lui ai laissé le temps de me connaitre, et de prendre sa place dans le projet uniquement quand il le souhaiterait. Une après-midi d’avril, sans prévenir, il est venu vers moi, et a décidé de la suite.

On prendra chacun un appareil photo. On partira dehors, vers chez le fermier. J’aime bien grimper aux arbres, et jouer au foot aussi, on prendra un ballon avec nous. Et sur le retour, je ferai un bouquet de fleurs grand comme le ciel.

Dans ce carnet de recherche ont trouvé leurs places la recette du coin confort, l’anniversaire des douze ans de Mathys, la saison préférée de Mathieu, un message pour la maman de Quentin, le prénom que déteste Justine, la saison de naissance de Enzo, la place de Ayoub et Amine qui grandissent ici comme deux frères,  le dessin de la chambre de Théo,  une forêt qui abrite leurs secrets,  un plan pour se repérer,  le coin refuge de Sabri, un bouqute grand comme le ciel, de longs colliers sucrés,  une déclaration d’amitié,  la naissance de la boite à secrets de Soamélie,  un aperçu de la garde robe de Zoé,  les confidences de Mindy, la playliste de Mathieu, la recette d’une bonne blague,  un message, le dessin d’une journée privilégiée,  une histoire inventée par Maéva.
@lesEnfantsduSarthé & AnneDesplantez - Extraits du carnet de recherche