Mes travaux en photographie se nourrissent beaucoup de l’intimité, la mienne, mais aussi celle des autres. Comment, à partir d’histoires toutes singulières, on bascule sur des questions plus universelles. La littérature m’accompagne au quotidien. Et c’est assez naturellement que je me suis mise à parler avec mes images comme d’autres le font avec des mots. Il se passe quelque chose de très intime durant les rencontres que je provoque avec l’autre, quelque chose qui va parfois au-delà des images, et des mots. Fascinée par la voix depuis toujours, la résidence m’a offert un long temps de création très libre durant lequel il m’est apparu comme une évidence d’explorer le son en parallèle de l’image.
Je n’ai pas réussi à mélanger les deux sur mes temps de création. Soit je travaillais avec mon enregistreur sonore, soit je travaillais avec mon appareil photo. Cela dépendait beaucoup du moment qui se mettait en place, de son énergie. C’est pourquoi les voix que vous entendez font écho aux personnes que vous voyez.
J’ai ensuite travaillé le son comme je travaille mes photographies. Il a fallu dérusher, trier, couper, renoncer. Jusqu’à monter une bande sonore qui existe, au même titre que les photographies.
Ce que vous entendez ne se voit pas, ce que vous voyez ne s’entend pas. Je voulais une bande sonore qui complète les images, qui respire, qui hésite, qui crie, qui rit.
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Fabien ribery (L’intervalle) - Intégralité de l’interview à retrouver ici