Entre les images
+ MECS Louis de Marillac - Auch (32)
+ Projet porté par le réseau diagonal et le centre d’art et de photographie de Lectoure+ Création mêlant photographie imprimées sur polaroids, textes et dessins
Construit sur des rencontres régulières dans le temps, ce type de projet sensibilise les jeunes à la création, comment se rencontrer pour mieux raconter, comment faire dialoguer les images et les mots, comment construire des mondes imaginaires, ou au contraire soulever des questionnements intimes, politiques, d’aujourd’hui ou de demain.
Prises de vue, écriture, dessin, création sonore, les jeunes peuvent expérimenter diffrénts outils jusqu’à trouver leur mode d’expression personnel.
Plus d’infos ou de visuels possibles par mail.
Ce samedi d’avril 2021, il faisait beau. Un détail qui avait son importance. Car le ciel bleu allait nous permettre de nous installer sur la terrasse à l’arrière du bâtiment, et de nous présenter sans masque. Parce que c’est notre réalité de vie ces derniers mois, on se rencontre par les yeux, mais l’on projette dans nos imaginaires la forme d’un visage, un menton, une bouche, un nez. Les cicatrices sont dissimulées. Et quand on rencontre des jeunes que la vie n’a pas épargnés et avec qui l’on cherche à tisser des liens de confiance, pour travailler et avancer, ôter son masque et poser un visage plutôt qu’un regard modifie complètement le premier contact, et la première impression.
Bonjour, je m’appelle Anne, je suis photographe, et je suis là pour vous faire découvrir la photographie, et surtout comment je me sers d’elle pour raconter les combats de vie de chacun. Il y a avec moi Amandine et Marie-Frédérique, elles travaillent au centre d’art et de photographie de Lectoure. C’est elles qui accompagnent le projet. Vous pouvez nous poser toutes les questions qui vous passent par la tête, chaque fois qu’on se verra. Ce qu’il faut, c’est qu’à la fin, ce travail vous ressemble.
Bonjour moi c’est Zoé, j’aime les photos, moi c’est Eva, j’ai dix-sept ans, je ne connais pas le centre d’art à Lectoure, moi c’est Lisa on va faire des photos aujourd’hui?, moi c’est Margot, je ne pourrai pas être ici samedi, je vais voir mon père, moi c’est Olivia, je suis dans le groupe des pré-ados, moi c’est Stan j’aime pas les photos mais je suis là pour accompagner Johan.
Bonjour, je m’appelle Anne, je suis photographe, et je suis là pour vous faire découvrir la photographie, et surtout comment je me sers d’elle pour raconter les combats de vie de chacun. Il y a avec moi Amandine et Marie-Frédérique, elles travaillent au centre d’art et de photographie de Lectoure. C’est elles qui accompagnent le projet. Vous pouvez nous poser toutes les questions qui vous passent par la tête, chaque fois qu’on se verra. Ce qu’il faut, c’est qu’à la fin, ce travail vous ressemble.
Bonjour moi c’est Zoé, j’aime les photos, moi c’est Eva, j’ai dix-sept ans, je ne connais pas le centre d’art à Lectoure, moi c’est Lisa on va faire des photos aujourd’hui?, moi c’est Margot, je ne pourrai pas être ici samedi, je vais voir mon père, moi c’est Olivia, je suis dans le groupe des pré-ados, moi c’est Stan j’aime pas les photos mais je suis là pour accompagner Johan.
Oui Lisa, on va faire des photos, et avec des beaux tissus en plus, pour faire oublier le décor ordinaire de votre quotidien, des tissus en velours qui rappellent les tapis qu’on déroule pour les gens d’importance, et des vrais appareils photos qui vont nous rendre sérieux. Mais on va faire quoi sur les photos? Ce que vous voulez, riez, criez, amusez-vous, faites des photos qui vous ressemblent, oubliez-nous. Nous on est là pour vous aider, tenir les tissus, régler la lumière des boitiers, et vous écouter. Parce que vous avez des choses à dire, des mots qui méritent d’être entendus bien au-delà du cercle des amis.
La première rencontre, c’est toujours celle de l’observation, celle qui marque le début de tout. On a tendu les tissus, le grenat et le bleu, les jeunes se sont posés devant, naturellement, sans gêne, sans retenue. Je me souviens encore aujourd’hui de l’énergie de chacun d’entre eux. Ce besoin de rire fort, ce besoin de n’avoir jamais le corps immobile, ce besoin de crier. Et de respirer aussi. Parce que la jeunesse a cette force incensée, étourdissante, de vivre au-delà de tout. Certains adultes la rejettent par excès d’envie, comment résister à cet élan? D’autres encore la fuient par peur de perdre le contrôle. Alors qu’il suffirait de prendre le temps de les regarder, d’oser se laisser emporter dans leur tourbillon. Se délester des années, et accepter leur immortalité. Parce qu’ils sont beaux, parce qu’ils sont vivants, parce qu’ils restent debout.
La première rencontre, c’est toujours celle de l’observation, celle qui marque le début de tout. On a tendu les tissus, le grenat et le bleu, les jeunes se sont posés devant, naturellement, sans gêne, sans retenue. Je me souviens encore aujourd’hui de l’énergie de chacun d’entre eux. Ce besoin de rire fort, ce besoin de n’avoir jamais le corps immobile, ce besoin de crier. Et de respirer aussi. Parce que la jeunesse a cette force incensée, étourdissante, de vivre au-delà de tout. Certains adultes la rejettent par excès d’envie, comment résister à cet élan? D’autres encore la fuient par peur de perdre le contrôle. Alors qu’il suffirait de prendre le temps de les regarder, d’oser se laisser emporter dans leur tourbillon. Se délester des années, et accepter leur immortalité. Parce qu’ils sont beaux, parce qu’ils sont vivants, parce qu’ils restent debout.
Extrait de mon carnet de bord
Anne Desplantez
Anne Desplantez